Ici, les femmes ne rêvent pas Ed. Globe

18 janvier 2019

Ici, les femmes ne rêvent pas Ed. Globe

Ici, les femmes ne rêvent pas de Rana Ahmad est paru le 18 octobre 2018 aux éditions du Globe

C'est l'histoire de Rana. Rana a 10 ans, elle est en vacances en Syrie et tous les matins elle fait les courses pour sa grand-mère sur le superbe vélo que lui a offert son père. Elle fonce dans les rues, le vent dans les cheveux, c'est la liberté.
Mais son grand-père voit les choses d'un autre oeil, elle n'a plus l'âge d'être dehors seule, son vélo il le donne à son oncle et elle, elle reste à la maison !
Revenue à Riyad, la vie reprend son train-train, l'école coranique, prier, être à la maison.
Plus tard il est l'heure d'être une bonne musulmane, Rana doit porter le tarha, le niqad et l'abaya elle ne sentira plus jamais le vent sur son visage. Pour sortir il faut toujours être accompagné par un homme de la famille. Sa vie est partagé entre l'école et la maison et encore elle a une sacré chance que son père l'autorise à aller à l'école.
La vie de Rana est tournée vers le fait d'être une bonne musulmane, et une bonne future épouse, elle entend ça en boucle depuis qu'elle est toute petite. C'est alors tout naturel qu'elle se réjouisse quand ses parents lui apprennent qu'ils lui ont trouvé un mari, elle a 19 ans.
Mais la suite n'a plus rien du conte de fée, si ça va avec son mari ce n'est pas la cas avec sa belle-famille et même avec son propre oncle qui va la piéger et là c'est un vrai cauchemar, heureusement que son père est là....

Mon avis:
Si vous n'avez pas fait attention l'auteure et le personnage ont le même prénom. Il ne s'agit pas d'une fiction, mais bien de la réalité, Rana nous raconte sa vie en Arabie Saoudite sous le régime de la charia, et on ne parle pas d'une époque lointaine. Son récit est poignant il remue les tripes, car nous françaises avons une vie à l'opposé. Ce que Rana décrit tiendrait presque de la secte, les filles sont élevées dans l'idée qu'elles doivent être de bonnes musulmanes, de bonne épouses et ne JAMAIS faire honte à leurs famille tout en faisant face à des hommes vicieux et pervers. Si la moindre chose arrive c'est de la faute de la femme quoiqu'il arrive !
Alors certes on pourrait penser "mais bordel qu'elle(s) se casse(nt)" sauf que Rana en nous racontant sa vie, nous explique en même temps les rouages de cette société régie par la charia. Les femmes ne peuvent pas sortir seule, la majorité des femmes n'ont pas de compte en banque, et pour voyager il faut soit être accompagnée soit avoir une autorisation de son mari/père/oncle ...
On y découvre aussi toutes les contradictions de cette société
Rana trouvera elle le courage et l'occasion de s'en extirper, mais au prix de tout abandonner et de devoir même à l'étranger se cacher car un de ses oncles voir son frère pourrait débarquer pour la tuer !

Je souhaite à Rana tout le bonheur du monde, et j'espère qu'un jour elle pourra voir son père

En lisant ce livre on croirait presque à une fiction, on prend ainsi toute la mesure de nos libertés et l'obscurantisme de certains pays